Réponses à l’étude de cas : Faire face à un collaborateur qui critique votre gestion d’équipe… dans votre dos
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Vous recevez Eric mais sans l’attaquer frontalement. Vous lui posez des questions sur son travail et vous vous dites préoccupée car il vous semble clairement démotivé.
Vous recevez donc Eric, dans l’optique de faire un “point” avec lui et vous lui posez des questions sur son quotidien. Devant un certain mutisme de sa part (et ses “Non non tout va bien”), vous exprimez votre préoccupation : “J’ai cru comprendre que tu n’étais pourtant pas satisfait de ton travail ou de ma façon de manager. Je peux comprendre que tu sois frustré par ton travail en ce moment et si c’est le cas j’en suis désolée. Ce n’est en effet pas un travail facile tous les jours, et j’en suis consciente. Mais il semble aussi que tu tiennes des propos négatifs sur moi en mon absence. Je ne sais pas si c’est vrai ou si tes propos ont mal été interprétés, mais je voulais juste te dire que ces rumeurs m’inquiètent et que mon bureau est ouvert si tu souhaites exprimer des griefs. Je suis là pour les écouter et pour m’améliorer si nécessaire. Tout le monde peut se tromper, moi comme les autres… Qu’en penses-tu ?”
Eric, un peu interdit, vous assure que tout va bien, même si c’est vrai que ces derniers temps n’ont pas été faciles, il le reconnaît, surtout avec la surcharge de travail à gérer et ses ados à la maison qui lui font les 400 coups. Il vous dit aussi qu’il ne vous trouve pas assez présente ces derniers temps, que toute l’équipe est un peu à fleur de peau et que cela a un impact sur l’ambiance du service. Vous le remerciez de sa franchise et lui demandez conseil sur ce que vous devriez faire selon lui pour arranger la situation. A la fin de la discussion, vous lui proposez de faire un point dans un mois pour discuter avec lui de l’évolution de l’ambiance. Peu de temps après, vous faites une réunion d’équipe pour mettre les choses à plat et vous vous rendez compte qu’en effet il fallait redresser la barre, l’équipe étant vraiment à cran. Les critiques d’Eric semblent, elles, cesser.
Vous recevez Eric pour le recadrer, lui signifier que son attitude est inadmissible et que vous lui demandez de cesser immédiatement son manège malsain sous peine de sanction.
Eric se braque immédiatement et vous demande de quoi vous parlez exactement. Vous lui répondez que vous savez de source sûre qu’il vous critique dans votre dos et que ce comportement est digne d’un enfant de CM1. Eric vous répond que vous n’avez aucune preuve et que si vous le sanctionnez à cause de “on-dit” à son propos, il ne se laissera pas faire, mais qu’il aimerait bien savoir qui est le ou la “collabo” qui parle sur lui. Vous ne lui répondez pas, évidemment, mais le ton monte et il finit par quitter le bureau furieux. L’ambiance dans l’équipe, déjà pas au beau fixe, en prend un sacré coup…
Vous rongez votre frein et faites “comme si de rien n’était” pour le moment. Vous continuez à agir normalement en attendant d’avoir une preuve concrète de son comportement.
Comme les propos de Marianne vous ont quand même touchée, vous avez tendance à ruminer tout cela. Vous vous montrez plus tendue et sèche avec Eric et avez tendance à vous agacer plus vite en réunion à la moindre remarque de sa part ou même d’un autre collaborateur. Ce qui n’arrange pas votre situation : vos collaborateurs se mettent sur la défensive avec vous, Eric vous critique de plus belle et de plus en plus ouvertement, tout en s’arrangeant pour rester bien sûr dans les limites de la décence, ce qui vous agace prodigieusement. Malheureusement, lors d’une réunion importante, alors que vous êtes sous pression parce que votre N+1 et N+2 sont présents, vous perdez votre calme face à Eric et lui parlez avec une certaine agressivité, ce qui surprend tout le monde. Eric, très calme, joue la pauvre victime qui ne sait pas pourquoi vous l’attaquez ainsi, et après la réunion, votre N+1 vous demande des explications sur votre attitude et vous recommande de vous calmer sérieusement, parce que ce n’est pas ainsi que vous allez relever un service déjà en manque de personnel…
Nos conseils :
Dans la situation de Karine, il est donc important de :
> Ne pas vous précipiter, et bien penser au fait que vous n’avez aucune preuve directe de ce que Marianne a pu vous dire (et qu’il est donc inutile voire dangereux de parler de sanction). Marianne peut aussi avoir exagéré cette histoire, ou avoir interprété certaines paroles d’une mauvaise façon. Il faut donc laisser le “bénéfice du doute” à Eric, mais cela ne signifie pas qu’il faut ignorer le problème.
> En effet, ne rien faire risquerait également de montrer aux autres que l’on peut saper votre autorité sans que vous ne réagissiez, ce qui n’est pas forcément une bonne option.
> Le mieux est donc de recevoir Eric, mais de voir cet entretien plus comme un entretien de remotivation que de recadrage. Poser des questions sur le quotidien et le ressenti d’Eric, formuler de l’empathie par rapport à sa situation peut être utile pour lui montrer votre ouverture et votre désir de dialogue. Dire “voilà ce que j’ai entendu, et même si ce n’est pas tout à fait exact, cela m’inquiète et c’est la raison pour laquelle je voulais parler avec toi” est une façon de montrer à l’autre que vous jouez franc jeu (et que vous êtes aussi au courant de son “manège”), mais que vous n’avez aucune rancune, et que le dialogue est toujours ouvert.
> L’important n’est pas qu’Eric reconnaisse absolument ses torts. Nous avons tous, ou presque, “cancané” ou critiqué une tierce personne dans son dos dans notre vie, c’est un comportement qui est, si ce n’est normal, au moins extrêmement courant. L’important est surtout de lui montrer qu’il peut donner son avis directement sans que vous vous énerviez, même s’il est négatif. Mais il est aussi important de lui montrer que vous ne restez pas passif face à ce type de comportement. Cela le fera réfléchir à deux fois avant de recommencer…
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Vous recevez Eric mais sans l’attaquer frontalement. Vous lui posez des questions sur son travail et vous vous dites préoccupée car il vous semble clairement démotivé.
Vous recevez donc Eric, dans l’optique de faire un “point” avec lui et vous lui posez des questions sur son quotidien. Devant un certain mutisme de sa part (et ses “Non non tout va bien”), vous exprimez votre préoccupation : “J’ai cru comprendre que tu n’étais pourtant pas satisfait de ton travail ou de ma façon de manager. Je peux comprendre que tu sois frustré par ton travail en ce moment et si c’est le cas j’en suis désolée. Ce n’est en effet pas un travail facile tous les jours, et j’en suis consciente. Mais il semble aussi que tu tiennes des propos négatifs sur moi en mon absence. Je ne sais pas si c’est vrai ou si tes propos ont mal été interprétés, mais je voulais juste te dire que ces rumeurs m’inquiètent et que mon bureau est ouvert si tu souhaites exprimer des griefs. Je suis là pour les écouter et pour m’améliorer si nécessaire. Tout le monde peut se tromper, moi comme les autres… Qu’en penses-tu ?”
Eric, un peu interdit, vous assure que tout va bien, même si c’est vrai que ces derniers temps n’ont pas été faciles, il le reconnaît, surtout avec la surcharge de travail à gérer et ses ados à la maison qui lui font les 400 coups. Il vous dit aussi qu’il ne vous trouve pas assez présente ces derniers temps, que toute l’équipe est un peu à fleur de peau et que cela a un impact sur l’ambiance du service. Vous le remerciez de sa franchise et lui demandez conseil sur ce que vous devriez faire selon lui pour arranger la situation. A la fin de la discussion, vous lui proposez de faire un point dans un mois pour discuter avec lui de l’évolution de l’ambiance. Peu de temps après, vous faites une réunion d’équipe pour mettre les choses à plat et vous vous rendez compte qu’en effet il fallait redresser la barre, l’équipe étant vraiment à cran. Les critiques d’Eric semblent, elles, cesser.
Vous recevez Eric pour le recadrer, lui signifier que son attitude est inadmissible et que vous lui demandez de cesser immédiatement son manège malsain sous peine de sanction.
Eric se braque immédiatement et vous demande de quoi vous parlez exactement. Vous lui répondez que vous savez de source sûre qu’il vous critique dans votre dos et que ce comportement est digne d’un enfant de CM1. Eric vous répond que vous n’avez aucune preuve et que si vous le sanctionnez à cause de “on-dit” à son propos, il ne se laissera pas faire, mais qu’il aimerait bien savoir qui est le ou la “collabo” qui parle sur lui. Vous ne lui répondez pas, évidemment, mais le ton monte et il finit par quitter le bureau furieux. L’ambiance dans l’équipe, déjà pas au beau fixe, en prend un sacré coup…
Vous rongez votre frein et faites “comme si de rien n’était” pour le moment. Vous continuez à agir normalement en attendant d’avoir une preuve concrète de son comportement.
Comme les propos de Marianne vous ont quand même touchée, vous avez tendance à ruminer tout cela. Vous vous montrez plus tendue et sèche avec Eric et avez tendance à vous agacer plus vite en réunion à la moindre remarque de sa part ou même d’un autre collaborateur. Ce qui n’arrange pas votre situation : vos collaborateurs se mettent sur la défensive avec vous, Eric vous critique de plus belle et de plus en plus ouvertement, tout en s’arrangeant pour rester bien sûr dans les limites de la décence, ce qui vous agace prodigieusement. Malheureusement, lors d’une réunion importante, alors que vous êtes sous pression parce que votre N+1 et N+2 sont présents, vous perdez votre calme face à Eric et lui parlez avec une certaine agressivité, ce qui surprend tout le monde. Eric, très calme, joue la pauvre victime qui ne sait pas pourquoi vous l’attaquez ainsi, et après la réunion, votre N+1 vous demande des explications sur votre attitude et vous recommande de vous calmer sérieusement, parce que ce n’est pas ainsi que vous allez relever un service déjà en manque de personnel…
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Dans la situation de Karine, il est donc important de :
> Ne pas vous précipiter, et bien penser au fait que vous n’avez aucune preuve directe de ce que Marianne a pu vous dire (et qu’il est donc inutile voire dangereux de parler de sanction). Marianne peut aussi avoir exagéré cette histoire, ou avoir interprété certaines paroles d’une mauvaise façon. Il faut donc laisser le “bénéfice du doute” à Eric, mais cela ne signifie pas qu’il faut ignorer le problème.
> En effet, ne rien faire risquerait également de montrer aux autres que l’on peut saper votre autorité sans que vous ne réagissiez, ce qui n’est pas forcément une bonne option.
> Le mieux est donc de recevoir Eric, mais de voir cet entretien plus comme un entretien de remotivation que de recadrage. Poser des questions sur le quotidien et le ressenti d’Eric, formuler de l’empathie par rapport à sa situation peut être utile pour lui montrer votre ouverture et votre désir de dialogue. Dire “voilà ce que j’ai entendu, et même si ce n’est pas tout à fait exact, cela m’inquiète et c’est la raison pour laquelle je voulais parler avec toi” est une façon de montrer à l’autre que vous jouez franc jeu (et que vous êtes aussi au courant de son “manège”), mais que vous n’avez aucune rancune, et que le dialogue est toujours ouvert.
> L’important n’est pas qu’Eric reconnaisse absolument ses torts. Nous avons tous, ou presque, “cancané” ou critiqué une tierce personne dans son dos dans notre vie, c’est un comportement qui est, si ce n’est normal, au moins extrêmement courant. L’important est surtout de lui montrer qu’il peut donner son avis directement sans que vous vous énerviez, même s’il est négatif. Mais il est aussi important de lui montrer que vous ne restez pas passif face à ce type de comportement. Cela le fera réfléchir à deux fois avant de recommencer…
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