5 conseils pour manager des personnes plus âgées que vous

Publié le 01/01/2019 dans MICRO-COACHING Management - Travail en équipe

5 conseils pour manager des personnes plus âgées que vousIl n’est pas rare qu’à son départ un manager “historique” soit remplacé par un “petit jeune”. Et même si ce dernier est bardé de diplômes, il lui manque souvent de l’expérience professionnelle pour paraître véritablement légitime, surtout aux yeux des collaborateurs plus anciens. Voici donc quelques conseils pour les managers débutants :

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Soyez humble ! Pour votre équipe, surtout si elle est composée d’anciens, votre positionnement est, quelque part, “anormal”. Surtout si l’un d’entre eux a postulé votre place et ne l’a pas eue ! Ne mettez donc jamais votre statut en avant dans le style : “C’est moi le chef, c’est donc qui décide”. Vous perdriez toute crédibilité de manière durable.

Identifiez le leader “officieux” de l’équipe : le plus ancien, le plus roublard, le plus incontournable. Il est simple à repérer : en réunion, c’est celui (ou celle) vers qui tout le monde se tourne quand il y a une question épineuse à débattre. Ne vous le mettez surtout pas à dos : donnez-lui la parole, écoutez tout ce qu’il a à dire, sur-sollicitez son point de vue. Bref, valorisez-le sans en faire des caisses.

Ne vous focalisez pas sur l’âge, ni sur le vôtre, ni sur celui des membres de votre équipe : vous ne vous focalisez par sur des chiffres ! Le vrai danger, dans votre situation, serait d’imaginer un “fossé générationnel”, cause supposée de toutes vos difficultés relationnelles, qui vous interdirait d’analyser objectivement les vraies raisons d’un désaccord ou d’un conflit.

Soyez patient. Si l’ensemble de l’équipe a de l’ancienneté, les changements risquent d’être plus difficiles à négocier : les habitudes créées de longue date ont la vie dure. Sachez déjà exprimer ce qui fonctionne bien, les procédures que vous voulez garder. Les autres vous sauront gré de reconnaître leur travail, et, seront plus enclins à vous suivre une fois valorisés et rassurés sur vos inclinations révolutionnaires.

Privilégiez les rencontres interpersonnelles, collectives ou individuelles plutôt que les mails. Passez du temps avec l’équipe lors de la pause déjeuner ou devant un café. Créez de vrais échanges. Si vous avez moins de 30 ans notamment, cela vous permettra de casser cette image détestable d’accro au smartphone que les anciens se plaisent aujourd’hui à associer aux représentants de la “génération Y”.

MINI-EXERCICE

Jules a 26 ans. Auréolé de diplômes valorisants, il vient d’être promu manager d’une équipe d’“anciens”, presque tous âgés entre 40 et 60 ans. Au cours d’une réunion et à la suite d’un désaccord, Jules s’entend dire par Michel – 58 ans -, que “De toutes façons, vous les jeunes diplômés, vous croyez tout savoir alors qu’il vous manque l’essentiel : l’expérience”.
Comment Jules devrait, selon vous, répondre ?

1/ “Je suis jeun il est vrai, mais aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années.” (Et puis vous êtes tous un peu has been, il faut bien le reconnaître !)

2/ C’est ton avis, Michel. Tu as le droit de le penser.

3/ Oui, c’est vrai que tu as l’expérience du terrain, Michel, et c’est pour ça que je sollicite ton avis. Mais je pense avoir le droit de donner le mien aussi, même si je ne suis qu’un jeune diplômé. Qu’en penses-tu ?

4/ Ce n’est pas le meilleur moment de parler de cela. On en parlera en privé après la réunion.

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➜ La pire réponse est évidemment la réponse 1, car elle ne fait que creuser le fossé générationnel, constitue un jugement généralisant et ne fait pas vraiment avancer le débat. Elle risque seulement d’approfondir le malentendu générationnel de le rendre plus difficile à résoudre.

➜ La meilleure réponse, dans ce type de situation, est sûrement la troisième option. Elle n’est pas agressive, valorise même l’interlocuteur (Michel, en l’occurrence), et se termine par une question ouverte.

➜ La réponse 2 est possible, mais ne relance pas le dialogue. Elle est utile pour clore le débat de manière ferme, mais non agressive.

➜ Enfin, la réponse 4 est aussi possible, même si la stratégie de répondre à ce type d’attaque en public, calmement et ouvertement (comme dans la réponse 3) est certainement meilleure pour asseoir une certaine crédibilité et de ne pas donner l’impression de se dérober. On peut néanmoins se demander s’il y a vraiment un “meilleur moment” pour parler de ça ?