Réponses à l’étude de cas : Votre promotion suscite la jalousie d’un collègue
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Vous vous donnez du temps pour réfléchir, et préférez éviter le sujet avec elle pour le moment, tant qu’elle n’a pas digéré l’information.
Pris dans les différentes urgences et tout ce qu’il faut apprendre sur votre nouveau poste, vous ne prenez au final ni le temps de réfléchir, ni le temps de vraiment parler à Margaux. Cette dernière, cependant, ne cesse de vous mettre des bâtons dans les roues de manière plus ou moins ouverte, et de saboter votre autorité en douce : elle dit qu’elle va faire certaines choses mais ne les fait pas en prétextant un oubli, elle vous critique dans votre dos et cultive aussi ses amitiés avec certains responsables seniors. Vous avez enfin l’impression qu’elle monte l’équipe contre vous. Au bout d’un mois, n’en pouvant plus, vous éclatez en réunion, en lui demandant sur un ton énervé si « elle a un problème avec vous, parce que vous n’allez pas supporter ses simagrées plus longtemps ». Elle répond « Mais pas du tout, en revanche, je pensais que pour être manager il fallait de bonnes qualités relationnelles… je les cherche encore chez toi ». Le reste de l’équipe vous toise en ne disant absolument rien. Vous quittez la réunion furieux.
Vous ne parlez pas forcément de sa candidature avec elle mais lui proposez d’être votre bras droit et de prendre des responsabilités dans l’équipe.
Margaux vous répond : « Ca ne m’intéresse pas d’être ton bras droit. Je voulais des responsabilités, mais aussi le statut et la paye qui allaient avec. Ça fait 10 ans que je travaille ici, toi tu es là depuis à peine 2 ans, mais apparemment tu es meilleur que moi. Donc on va voir si c’est vraiment le cas. J’en ai marre de ne pas avoir de reconnaissance, de toutes façons je commence à regarder ailleurs ». Vous essayez bien de la faire changer d’avis mais elle reste ensuite dans un silence buté. Dans les semaines qui suivent, vous voyez bien que Margaux fait le strict minimum, voire prend du retard sur certains dossiers et adopte un comportement assez « borderline ». Vous êtes alors obligé de la recadrer régulièrement, jusqu’à ce qu’elle se mette en arrêt maladie pour burn-out.
Vous la prenez en tête à tête pour discuter de cette situation avec elle, en essayant de faire preuve d’empathie et en lui demandant ce qu’elle ressent.
En étant frontal, et en lui demandant clairement ce qu’elle ressent, vous provoquez chez Margaux une crise de pleurs intempestive. Elle vous répond que cela fait des années qu’elle souhaite ce poste, qu’elle ne se sent absolument pas reconnue par la direction, et qu’elle se sent complètement démotivée. Vous lui dites alors que vous comprenez bien son sentiment et qu’il est même tout à fait normal, et que vous appréhendiez cette situation (être en concurrence avec une collègue plus âgée), car elle n’est confortable pour personne, et que vous savez bien que Margaux aura peut-être un peu de mal à vous trouver légitime, du moins dans un premier temps. Cette dernière vous assure qu’elle n’a rien contre vous, mais qu’elle ressent de l’injustice et qu’elle doit juste prendre un moment pour digérer la situation. Vous lui demandez si elle a besoin de quelque chose en particulier, si vous pouvez l’aider d’une quelconque façon, mais elle ne vous demande rien pour le moment et vous remercie pour votre compréhension. Par la suite, vous essayez de la consulter et de la valoriser subtilement en réunion, sans en faire des tonnes, et la situation se tasse doucement.
Nos conseils :
Dans la situation de Jules, il est donc important de :
> Crever l’abcès le plus rapidement possible avec Margaux, afin de ne pas transformer cette situation inconfortable en « non-dit » ou en « tabou ». Plus on attend pour en parler avec l’autre, plus c’est difficile. Provoquer donc un entretien individuel (plutôt informel de préférence, ou dans le cadre des entretiens individuels que vous pouvez organiser à votre arrivée sur le poste) et parler sans détours.
> Faire preuve d’un maximum d’écoute, laisser parler l’autre et accepter ses ressentis quels qu’ils soient. Le remercier au contraire pour sa sincérité et sa franchise.
> Faire preuve d’empathie : être jaloux, démotivé, frustré, en colère sont des sentiments normaux dans ce type de situation. Il faut montrer que vous acceptez et comprenez que l’autre puisse ressentir ce type d’émotions.
> Ne pas, d’emblée, vouloir « compenser » le fait de ne pas avoir eu le poste. Ce peut-être maladroit d’offrir à l’autre des privilèges, ou des responsabilités dans l’équipe, surtout si il ne les demande pas ! Cela ne signifie pas qu’il ne faut pas le responsabiliser, mais qu’il faut partir de ses besoins à lui, au lieu de lui imposer ce que vous pensez être une bonne idée. En effet, dans ce type de contexte, il est fréquent que les personnes déçues traversent une période de démotivation forte, qu’il faut savoir accepter, car cela fait partie d’un processus de « deuil » normal.
> Maintenir un dialogue, assurer de sa disponibilité, demander à l’autre si vous pouvez faire quelque chose pour lui, sans suggérer de solution. Laisser l’autre revenir vers vous s’il le souhaite. Ne pas forcer la main en voulant à tout prix faire « le manager qui se sent un peu coupable ».
> Ne pas expliquer à l’autre pourquoi il n’a pas été pris !Ce n’est pas à vous de le faire mais à la direction.
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Vous vous donnez du temps pour réfléchir, et préférez éviter le sujet avec elle pour le moment, tant qu’elle n’a pas digéré l’information.
Pris dans les différentes urgences et tout ce qu’il faut apprendre sur votre nouveau poste, vous ne prenez au final ni le temps de réfléchir, ni le temps de vraiment parler à Margaux. Cette dernière, cependant, ne cesse de vous mettre des bâtons dans les roues de manière plus ou moins ouverte, et de saboter votre autorité en douce : elle dit qu’elle va faire certaines choses mais ne les fait pas en prétextant un oubli, elle vous critique dans votre dos et cultive aussi ses amitiés avec certains responsables seniors. Vous avez enfin l’impression qu’elle monte l’équipe contre vous. Au bout d’un mois, n’en pouvant plus, vous éclatez en réunion, en lui demandant sur un ton énervé si « elle a un problème avec vous, parce que vous n’allez pas supporter ses simagrées plus longtemps ». Elle répond « Mais pas du tout, en revanche, je pensais que pour être manager il fallait de bonnes qualités relationnelles… je les cherche encore chez toi ». Le reste de l’équipe vous toise en ne disant absolument rien. Vous quittez la réunion furieux.
Vous ne parlez pas forcément de sa candidature avec elle mais lui proposez d’être votre bras droit et de prendre des responsabilités dans l’équipe.
Margaux vous répond : « Ca ne m’intéresse pas d’être ton bras droit. Je voulais des responsabilités, mais aussi le statut et la paye qui allaient avec. Ça fait 10 ans que je travaille ici, toi tu es là depuis à peine 2 ans, mais apparemment tu es meilleur que moi. Donc on va voir si c’est vraiment le cas. J’en ai marre de ne pas avoir de reconnaissance, de toutes façons je commence à regarder ailleurs ». Vous essayez bien de la faire changer d’avis mais elle reste ensuite dans un silence buté. Dans les semaines qui suivent, vous voyez bien que Margaux fait le strict minimum, voire prend du retard sur certains dossiers et adopte un comportement assez « borderline ». Vous êtes alors obligé de la recadrer régulièrement, jusqu’à ce qu’elle se mette en arrêt maladie pour burn-out.
Vous la prenez en tête à tête pour discuter de cette situation avec elle, en essayant de faire preuve d’empathie et en lui demandant ce qu’elle ressent.
En étant frontal, et en lui demandant clairement ce qu’elle ressent, vous provoquez chez Margaux une crise de pleurs intempestive. Elle vous répond que cela fait des années qu’elle souhaite ce poste, qu’elle ne se sent absolument pas reconnue par la direction, et qu’elle se sent complètement démotivée. Vous lui dites alors que vous comprenez bien son sentiment et qu’il est même tout à fait normal, et que vous appréhendiez cette situation (être en concurrence avec une collègue plus âgée), car elle n’est confortable pour personne, et que vous savez bien que Margaux aura peut-être un peu de mal à vous trouver légitime, du moins dans un premier temps. Cette dernière vous assure qu’elle n’a rien contre vous, mais qu’elle ressent de l’injustice et qu’elle doit juste prendre un moment pour digérer la situation. Vous lui demandez si elle a besoin de quelque chose en particulier, si vous pouvez l’aider d’une quelconque façon, mais elle ne vous demande rien pour le moment et vous remercie pour votre compréhension. Par la suite, vous essayez de la consulter et de la valoriser subtilement en réunion, sans en faire des tonnes, et la situation se tasse doucement.
Nos conseils :
Dans la situation de Jules, il est donc important de :
> Crever l’abcès le plus rapidement possible avec Margaux, afin de ne pas transformer cette situation inconfortable en « non-dit » ou en « tabou ». Plus on attend pour en parler avec l’autre, plus c’est difficile. Provoquer donc un entretien individuel (plutôt informel de préférence, ou dans le cadre des entretiens individuels que vous pouvez organiser à votre arrivée sur le poste) et parler sans détours.
> Faire preuve d’un maximum d’écoute, laisser parler l’autre et accepter ses ressentis quels qu’ils soient. Le remercier au contraire pour sa sincérité et sa franchise.
> Faire preuve d’empathie : être jaloux, démotivé, frustré, en colère sont des sentiments normaux dans ce type de situation. Il faut montrer que vous acceptez et comprenez que l’autre puisse ressentir ce type d’émotions.
> Ne pas, d’emblée, vouloir « compenser » le fait de ne pas avoir eu le poste. Ce peut-être maladroit d’offrir à l’autre des privilèges, ou des responsabilités dans l’équipe, surtout si il ne les demande pas ! Cela ne signifie pas qu’il ne faut pas le responsabiliser, mais qu’il faut partir de ses besoins à lui, au lieu de lui imposer ce que vous pensez être une bonne idée. En effet, dans ce type de contexte, il est fréquent que les personnes déçues traversent une période de démotivation forte, qu’il faut savoir accepter, car cela fait partie d’un processus de « deuil » normal.
> Maintenir un dialogue, assurer de sa disponibilité, demander à l’autre si vous pouvez faire quelque chose pour lui, sans suggérer de solution. Laisser l’autre revenir vers vous s’il le souhaite. Ne pas forcer la main en voulant à tout prix faire « le manager qui se sent un peu coupable ».
> Ne pas expliquer à l’autre pourquoi il n’a pas été pris !Ce n’est pas à vous de le faire mais à la direction.
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