Réponses à l’étude de cas : Faire une exception à une règle

Vous acceptez à contre-coeur qu’elle parte, sans ébruiter votre décision. Vous ne souhaitez pas que tout le monde soit au courant et vous demande des explications ou, pire, des congés.

La nouvelle du départ en vacances de Marie (qui n’a pas pu s’empêcher d’en parler à Carla, la secrétaire à l’accueil, une amie proche déjà au courant de la situation) finit par se répandre dans votre service à votre insu. Du coup, ce que vous redoutiez arrive : Gilles, un autre comptable, vient vous voir et vous demande à son tour de prendre une semaine de congés au mois de février car il est divorcé et doit s’occuper de ses enfants pendant les vacances scolaires…
Quand vous lui rappelez la règle mise en place, et le fait que d’habitude cela ne lui pose pas de problème, il vous rétorque avec un air satisfait et perfide qu’ « apparemment cette règle ne concerne pas tout le monde… et que certaines personnes semblent être mieux traitées que d’autres dans l’équipe »… Vous essayez de justifier et de vous expliquer mais Gilles a du mal à accepter votre décision, et se met à saboter votre autorité auprès des autres et va même jusqu’à aller voir l’expert comptable qui dirige le cabinet pour lui parler de votre management « à la tête du client ».

SCÉNARIO  

Vous décidez de convoquer l’ensemble de votre équipe pour leur annoncer la décision d’accepter ses congés.

Vous choisissez donc, lors de la réunion hebdomadaire, d’expliquer la situation en disant : « J’ai un problème et je souhaitais vous en faire part. Marie ici présente a gagné un voyage à réserver impérativement en mars ou avril. Nous savons tous que la règle est de ne pas prendre de congés à cette période là, mais au vu de ces circonstances exceptionnelles, je ne me vois pas refuser à Marie la possibilité de partir gratuitement en croisière.
Si elle avance au maximum sur ses dossiers et que son absence impacte le moins possible l’ensemble de l’équipe, est-ce que vous êtes d’accord pour faire une exception à cette règle ? Je vous en parle car je ne veux pas que vous pensiez que je favorise Marie injustement, mais ça me semble compliqué de lui refuser cette semaine de vacances gratuites. Je pense que tous ici présents, nous aimerions pouvoir partir en croisière si l’occasion se présentait de cette manière. Qu’en pensez vous ? ».
Suite à votre discours, personne n’ose remettre en cause votre proposition, de peur de passer pour le râleur mesquin de service. Marie remercie chaleureusement tout le monde et promet d’avancer son travail au maximum, et d’envoyer une carte postale de Santorin…

Vous refusez de lui accorder ses congés. La règle est claire et vous avez peur de créer un dangereux précédent si vous acceptez.

Marie accepte difficilement votre décision, et vous sentez qu’elle accumule une certaine frustration. Elle ne vous parle plus que par onomatopées, clairement à contre cœur, vous dit à peine bonjour le matin, part pile poil à l’heure le soir alors qu’elle a du travail par-dessus la tête etc.
Le mois de mars arrive et, un matin, vous recevez un SMS de sa part vous disant qu’elle est en arrêt maladie pendant une semaine pour « douleurs dorsales ». Bizarrement, quand Marie revient de son « arrêt maladie », elle n’a plus du tout mal au dos, elle est même toute bronzée et a tendance à vous regarder avec un air de défi… Les autres collaborateurs, loin d’être idiots, oscillent entre frustration, jalousie, et colère et commencent sérieusement à jaser…
Vous convoquez Marie pour lui demander des explications mais la discussion ne donne rien de bon…