Les 4 biais cognitifs qui aggravent les conflits

Publié le 16/03/2023 dans MICRO-COACHING Relationnel - Gestion des conflits

4 biais cognitifs
Un biais cognitif est une sorte de “raccourci” que prend notre cerveau pour évaluer une situation plus facilement, en particulier dans les situations complexes. Les biais cognitifs nous sont en général très utiles (sans eux notre quotidien ne serait qu’une longue suite de questionnements épuisants et stériles), mais dans certains cas, ils peuvent aussi nous empêcher de désamorcer un conflit car ils nous empêchent de “penser correctement”. Connaître ces biais peut ainsi nous permettre de nous prémunir contre eux plus facilement. En voici 4…

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L’erreur fondamentale d’attribution. C’est un biais psychologique qui consiste à accorder une importance disproportionnée aux caractéristiques internes d’une personne au détriment des facteurs externes et situationnels dans l’analyse de son comportement. Cela signifie que nous avons souvent tendance à justifier notre propre comportement par des contraintes extérieures, alors que nous jugeons que l’autre agit de telle manière en raison de son caractère ou de sa personnalité, en « oubliant » de prendre en compte l’environnement ou les circonstances.

Le biais d’optimisme excessif. Lors d’un conflit, nous avons tendance à premièrement, surestimer la valeur ou la force des éléments qui vont dans notre sens, et ensuite, à donner moins de valeur et de poids aux arguments de la “partie adverse”. Cela nous donne donc forcément l’impression que nous avons raison, que nous allons donc avoir gain de cause si jamais quelqu’un doit arbitrer notre conflit. Ce biais est par exemple déterminant dans notre incapacité à “lâcher-prise” lors d’un conflit.

Le biais de polarisation excessive. Quand nous sommes en conflit avec quelqu’un, nous avons tendance à penser que la situation est plus grave qu’elle ne l’est réellement, en percevant par exemple de manière plus aiguë ce qui nous différencie de l’autre que ce qui nous rapproche de lui. Cela nous empêche souvent de rechercher un compromis ou le dialogue, car nous pensons que nous n’arriverons plus jamais à nous entendre ou discuter avec cette personne.

Le biais de projection. Ce biais-là nous fait croire que les autres pensent et réfléchissent comme nous, ont les mêmes valeurs, les mêmes besoins que nous. Même si, évidemment, nous savons “consciemment” que c’est faux, ce biais-là peut nous amener à faire beaucoup d’impairs, ou peut nous empêcher de nous rendre compte d’une situation ou d’une relation qui se dégrade (l’autre ne se sentant ni écouté, ni reconnu, sans forcément oser le dire ouvertement).

MINI-EXERCICE

Nommez dans chacune des situations ci-dessous le biais à l’œuvre dans la tête du protagoniste…

a) Perrine en veut beaucoup à Laure, sa chef : elle ne comprend pas que Laure ne lui ait pas donné gain de cause suite à son désaccord avec Noémie, car ses arguments à elle étaient bien plus factuels et solides.

b) Gabriel explique : “Kévin n’est qu’un fainéant, il ne fait jamais d’efforts. Moi, j’étais crevé et stressé parce qu’on m’a demandé d’accélérer la cadence, alors je n’ai pas pu prendre sur moi encore une fois, et là, désolé mais je lui ai dit que ce que pensais de lui !”

c) Léa dit à sa collègue : “Je suis déçue, je pensais que cela ne te dérangerait pas de prendre ce dossier en plus, moi je l’aurais fait pour toi si tu me l’avais demandé”.

d) Rémi dit à son chef : “Ah moi je veux bien discuter, mais Antoine ne voudra jamais c’est sûr ! De toutes façons nous ne sommes pas faits pour nous entendre…”

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a) Perrine en veut beaucoup à Laure, sa chef : elle ne comprend pas que Laure ne lui ait pas donné gain de cause suite à son désaccord avec Noémie, car ses arguments à elle étaient bien plus factuels et solides.
Biais d’optimisme excessif. Perrine a sous-estimé les arguments de Noémie, parce que les siens lui paraissaient de toutes façons bien plus valables.

b) Gabriel explique : “Kévin n’est qu’un fainéant, il ne fait jamais d’efforts. Moi, j’étais crevé et stressé parce qu’on m’a demandé d’accélérer la cadence, alors je n’ai pas pu prendre sur moi encore une fois, et là, désolé mais je lui ai dit que ce que pensais de lui !”
Erreur fondamentale d’attribution. Gabriel justifie son comportement par des facteurs essentiellement externes (fatigue, stress dus à la pression du chef), alors que pour lui, le comportement de Kévin est seulement dû à sa fainéantise inhérente à sa personnalité.

c) Léa dit à sa collègue : “Je suis déçue, je pensais que cela ne te dérangerait pas de prendre ce dossier en plus, moi je l’aurais fait pour toi si tu me l’avais demandé”.
Biais de projection. Léa croyait que sa collègue allait se comporter comme (elle pensait qu’)elle le ferait, elle, d’où sa déception.

d) Rémi dit à son chef : “Ah moi je veux bien discuter, mais Antoine ne voudra jamais c’est sûr ! De toutes façons nous ne sommes pas faits pour nous entendre…”
Biais de polarisation excessive. Rémi imagine qu’Antoine est trop différent de lui, ce qui fait que pour lui le dialogue est impossible.