4 conseils pour manager sans se faire (trop) envahir par la vie privée… de ses collaborateurs
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MINI-EXERCICE
Vous êtes manager. Sarah, une jeune maman, nouvelle dans votre équipe, vient vous voir un matin et s’effondre en pleurs dans votre bureau car son mari l’a quittée le week-end précédent, la laissant avec son bébé de 6 mois. Choisissez ci-dessous la réponse qui correspondrait le plus à votre réaction et reportez-vous aux résultats pour voir si elle est adaptée et … ce que cela dit de vous :
1/ Vous lui tapotez l’épaule en lui répétant “ça va aller”, en maudissant cette matinée gâchée qui s’annonce, et vous l’écoutez sans oser l’interrompre en priant pour que le téléphone sonne (“Quoi ? il manque du papier aux toilettes ? J’arrive tout de suite !”).
2/ Vous l’écoutez en silence, en vous demandant bien ce que vous allez pouvoir faire pour elle, et face à sa détresse, vous lui proposez finalement trois ou quatre “solutions” : prendre quelques jours de congés, décaler ses horaires de travail, se mettre à 80%, appeler la CAF…
3/ Vous lui proposez un mouchoir, l’écoutez un moment, lui demandez en quoi vous pouvez lui être utile, et finissez par lui proposer de déjeuner ensemble ce midi pour discuter.
4/ Vous l’écoutez une bonne partie de la matinée, et partagez avec elle votre propre expérience sur votre propre vie sentimentale calamiteuse. C’est vrai que ça soulage de parler !
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1/ Vous lui tapotez l’épaule en lui répétant “ça va aller”, en maudissant cette matinée gâchée qui s’annonce, et vous l’écoutez sans oser l’interrompre en priant pour que le téléphone sonne (“Quoi ? il manque du papier aux toilettes ? J’arrive tout de suite !”).
➜ Hou là là… On peut dire que gérer les débordements émotionnels des autres, ce n’est pas votre tasse de thé. Vous considérez que le travail et la vie privée sont deux choses bien différentes, et cela vous rassure de bien compartimenter les deux : vous dormez bien mieux ainsi (et c’est votre droit !). Ce type de situation vous met donc particulièrement mal à l’aise, mais comme vous êtes quand même sympa au fond, vous savez que vous ne pouvez pas juste dire “ce n’est vraiment ni le lieu ni l’endroit pour parler de cela, donc… au travail !”. Vous faites donc votre maximum pour paraître empathique… mais avez du mal du coup à fixer des limites… parce que vous ne savez pas jusqu’où vous devez être sympa. Attention, cependant, à ce que votre tentative ne soit pas contre-productive (le téléphone choisira peut-être cette matinée là pour ne pas sonner). De plus, sachez que dire “ça va aller” à quelqu’un en détresse totale, ça ne sert pas à grand-chose…
Si vraiment vous n’êtes pas à l’aise, exprimez-le, avec bienveillance, en disant par exemple : “Ecoutez Sarah, je suis désolé pour vous, je vois bien que vous n’allez pas bien, mais j’avoue que les émotions, ce n’est pas mon fort et que cette situation me met mal à l’aise. Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ? Appeler un ami ou un collègue proche de vous pour vous raccompagner chez vous si vous n’êtes pas bien par exemple ?”
2/ Vous l’écoutez en silence, en vous demandant bien ce que vous allez pouvoir faire pour elle, et face à sa détresse, vous lui proposez finalement trois ou quatre “solutions” : prendre quelques jours de congés, décaler ses horaires de travail, se mettre à 80%, appeler la CAF…
➜ Votre problème, ici, c’est que vous êtes une “personne orientée solutions”, et que vous pensez que votre job est de faire en sorte que tout aille bien pour tout le monde… (ce qui est impossible, soyons clair là-dessus…). Vous pensez donc qu’à chaque problème correspond forcément une solution. Du coup, c’est très frustrant quand vous en rencontrez un sans vraiment pouvoir le résoudre.
Dans cette situation, vous devez accepter de ne pas pouvoir faire grand-chose concrètement, mis à part écouter, faire preuve d’empathie, et laisser la personne trouver elle-même ce dont elle a besoin. Donc, au lieu de lui proposer des solutions, pas forcément adéquates en plus, dites-lui plutôt : “Je suis désolée Sarah, j’aimerais tellement résoudre votre problème personnel, mais je sais bien que ce n’est pas possible. Est-ce que je peux cependant faire quelque chose pour vous à un niveau professionnel ?”. Et laissez la personne amener elle-même une proposition si elle en éprouve le besoin.
3/ Vous lui proposez un mouchoir, l’écoutez un moment, lui demandez en quoi vous pouvez lui être utile, et finissez par lui proposer de déjeuner ensemble ce midi pour discuter.
➜ C’est une réaction plutôt adaptée, qui vous permet de ne pas vous impliquer de manière trop poussée dans la vie privée de votre collaboratrice (vous lui demandez comment vous pouvez lui être utile, en lui laissant donc le choix de l’aide en question), tout en ménageant votre temps de travail. En effet, proposer à la personne un autre créneau où vous serez plus disponible (et où vous pourrez passer de la casquette “manager” à la casquette “collègue ”) est une bonne idée, et cela permet aussi de fixer la limite pro/perso avec bienveillance. Vous avez donc bien compris le travail du manager bienveillant : écouter, donner de l’empathie, sans se laisser déborder.
4/ Vous l’écoutez une bonne partie de la matinée, et partagez avec elle votre propre expérience sur votre vie sentimentale calamiteuse. C’est vrai que ça soulage de parler !
➜ Mmmh… on est d’accord que vous avez peut-être besoin de faire un petit travail sur vous-même non ? Peut-être traversez-vous une passe réellement difficile ces derniers temps ? Dans tous les cas, partagez ce genre de choses avec vos amis si vous le souhaitez, ou en dehors du temps de travail, mais en aucun cas avec vos collaborateurs dans votre bureau !
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