Institut François Bocquet Formation

RÉSULTATS Micro-coaching – 4 conseils pour travailler avec un collègue “paranoïaque”

➜ Apparemment, Lucien a mal interprété l’attitude de Clarisse et Anna quand elles ont pouffé à voix basse à son arrivée dans la salle de pause.
Évidemment, il est difficile dans ce cas-là de conseiller à Clarisse et Anna de partager leurs histoires du week-end avec leur collègue, avec qui elles ne sont pas du tout proches. En revanche, il aurait été judicieux de tout simplement reconnaître sa présence par un signe de tête, un sourire ou un “Bonjour Lucien” très simple, au lieu de baisser la voix immédiatement et de pouffer entre elles. C’est dans ce sens-là que la mise à l’écart (même non intentionnelle) est problématique, car la personne paranoïaque pensera tout de suite qu’on se moque d’elle. Et rattraper la situation dans ces cas-là est plus périlleux et difficile.

Ensuite, Clarisse a une très bonne intention quand elle va quand même parler à Lucien pour désamorcer la situation, mais elle s’y prend malheureusement mal, ce qui aggrave la situation. En effet, quand elle dit “Ça va Lucien ? Tu fais la tête ? Tu sais, tu peux me le dire si tu as un problème avec moi…”, elle l’accuse en quelque sorte d’être la source du problème. “TU fais la tête ?”, “TU peux me le dire si TU as un problème…” est ici une formulation maladroite et reporte en quelque sorte la faute sur Lucien. C’est la raison pour laquelle il est préférable d’éviter le mot “tu” ou “vous” quand on souhaite s’expliquer avec un paranoïaque : mieux vaut formuler les phrases en utilisant “je” ou une formule impersonnelle.

Par exemple, quitte à parler à Lucien (ce qui est très courageux), Clarisse pourrait plutôt dire “Je souhaitais te voir car je sentais comme un non-dit entre nous et je préférais clarifier les choses. Si j’ai dit ou fait quelque chose d’offensant, n’hésite pas à me le dire. Si tu veux m’en parler, tu sais que je suis là…”. C’est évidemment encore mieux si Clarisse s’aperçoit que c’est sa discussion avec Anna qui a été mal interprétée, car cela lui permettrait de dire “Ce matin, je parlais avec Anna de notre week-end et je ne voulais tout simplement pas que les autres entendent nos aventures ! Mais notre attitude aurait pu être mal interprétée…”. Encore une fois, même si la formulation est laborieuse, elle reste importante pour ne pas aggraver le sentiment de persécution de Lucien.

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