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6 erreurs à ne pas faire en entretien de recadrage

Quand vous devez recadrer un collaborateur, critiquer son travail ou son comportement, certaines erreurs sont à éviter absolument, si vous ne voulez pas passer pour un tyran ! Alors quelles sont ces phrases à ne pas dire ? En voici 6 …

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“C’est inacceptable !”. Ceci est un jugement pur, dénué d’arguments. Il vaut mieux dire “je ne cautionne pas ce comportement, car il a des conséquences négatives sur le reste de l’équipe, et je souhaiterais plutôt que tu… [comportement positif]”.

“Pourquoi tu as fait ça ?”. Cette formule est agressive, et force l’autre à se justifier, ou à chercher un autre coupable sur qui rejeter la faute. L’important, dans un recadrage, n’est pas de répondre à la question “pourquoi ?” mais plutôt de répondre à la question “Comment faire pour que cela ne se reproduise pas ?”

“Je veux que tu fasses des efforts !”. “Faire des efforts” ne veut rien dire, en soi : c’est bien trop vague. De plus, cette formule sous-entend que la personne ne fait pas d’effort, ce qui n’est peut-être (sûrement) pas son impression. Demandez plutôt clairement et précisément ce que vous souhaitez.

“Il nous a semblé, ces derniers temps, que tu… ”. Qui est ce “nous ?”. La tournure impersonnelle utilisant “nous” ou “on” est à proscrire dans les entretiens de recadrage, car elle noie le reproche, et sous-entend que vous avez parlé de votre collaborateur à d’autres personnes, ce qui n’est pas forcément très constructif. Assumez vos propos et utilisez plutôt le “je”.

“Demain, je veux que tu…, il faut que”. A travers ces propos, vous imposez votre “solution”, et ne responsabilisez pas suffisamment votre collaborateur, en faisant de lui un simple exécutant de votre volonté.

“Ca va ? Tu as l’air en forme ! J’avais un petit truc à te dire…”. Ce n’est pas la peine d’essayer   “d’endormir” votre interlocuteur en créant une fausse connivence avec lui. En opérant ainsi, soit vous semblez ne pas assumer vos propos, soit vous avez l’air de tenter de le manipuler… Dans les deux cas, ce n’est pas vraiment ce qu’on attend d’un manager…

MINI-EXERCICE

Vous managez Thibault, une personnalité très narcissique mais qui se trouve être très compétent, et vous devez le recadrer sur son attitude de “diva” (ce dernier est coutumier des “claquages de porte” dramatiques). Comment pouvez-vous recadrer Thibault au mieux, sans le démotiver et en essayant justement de tirer profit de sa personnalité ?

a/ Lui dire qu’il est au même niveau que tout le monde, ni plus ni moins, et qu’il doit donc agir comme tout le monde, sans faire de scène, même quand il n’est pas d’accord.
b/ Faire appel à son intelligence, en lui disant “ce n’est pas à toi que je vais apprendre que la communication est essentielle dans une équipe ?  Nous sommes d’accord que c’est LA priorité non ? J’ai donc besoin de ton aide”
c/ Dégonfler son ego, en lui disant qu’il n’est pas Dieu le père, et qu’il n’a pas le droit de se comporter ainsi. Et lui rappeler qui est le chef, et qui décide.

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a/ Lui dire qu’il est au même niveau que tout le monde, ni plus ni moins, et qu’il doit donc agir comme tout le monde, sans faire de scène, même quand il n’est pas d’accord.
Dire à une personne narcissique qu’elle ne “vaut pas mieux que les autres”, c’est la mettre en position défensive (voire offensive  !) immédiatement, et la pousser à se comparer aux autres (et donc à les critiquer). Les narcissiques pensent sincèrement qu’ils sont meilleurs que tout le monde, et qu’ils méritent donc mieux et plus que les autres. Il prendra votre remarque comme une façon de le rabaisser, et cela ne fera que décupler sa colère. C’est peut être malheureux de penser ainsi, mais son avis “exceptionnel” sur lui-même est aussi ce qui lui donne sa force et son enthousiasme.

b/ Faire appel à son intelligence, en lui disant “ce n’est pas à toi que je vais apprendre que la communication est essentielle dans une équipe ?  Nous sommes d’accord que c’est LA priorité non ? J’ai donc besoin de ton aide”
C’est la meilleure option, car ainsi vous tirez parti de son égo surdimmensionné en le flattant subtilement, et en disant en plus quelque chose qu’il ne peut pas nier (difficile en effet de dire “non, la communication n’est pas essentielle”). En outre, vous vous mettez en position de débiteur en lui demandant son aide, ce qui ne peut que le valoriser. Evidemment, il faut que vous dépassiez votre propre égo pour pouvoir dire tout cela… et c’est certainement le plus difficile à faire face à une personne égocentrique !

c/ Dégonfler son ego, en lui disant qu’il n’est pas Dieu le père, et qu’il n’a pas le droit de se comporter ainsi. Et lui rappeler qui est le chef, et qui décide.
En communiquant ainsi, à ses yeux, vous ne faites que le rabaisser, et vous stimulez en plus son esprit de rivalité (qui n’a pas vraiment besoin de ça pour être très aiguisé !). Vous risquez la rancœur éternelle, et la surenchère “Ah oui ? C’est toi le chef ? Et sans moi tu ferais comment ? C’est moi qui gère…”. Les narcissiques réagissent en général très mal aux injonctions autoritaires…

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